Dijon - Autour de la vieille ville médiévale
Dimanche 13 août 2017. Après la place de la République, nous voici dans le vieux Dijon***, témoin des riches heures passées du Dijon médiéval, qui fut pendant des siècles une cité forte de la France de l'Ancien régime.

Au début du XIe siècle, Dijon est composé d'une ville forte enclose de murs gallo-romains, restes de l'ancien castrum de Dijon , et d'un bourg s'étendant jusqu'à l'abbaye Saint-Bénigne. Autour, des petits hameaux, Dompierre, Trimolois, Charencey, Bussy et Prouhaut, disparus depuis, ceinturent la ville. Les ducs de Dijon règnent alors sur la région.

En 1016, la ville rejoint le duché de Bourgogne et en devient la capitale. À la mort du roi de France en 1031, son fils Henri 1er renonce à la Bourgogne et cède en apanage Dijon et le duché de Bourgogne à son frère Robert 1er. Cela marque le début de trois siècles de règne capétien à Dijon.

Le 28 juin 1137, un grand incendie réduit Dijon en cendres. Les ducs reconstruisent alors une enceinte, beaucoup plus large que la précédente, qui abrite la cité jusqu'au XVIIIe siècle. À la fin du XIIe siècle et au XIIIe siècle, Dijon s'orne de monuments de valeur : la Sainte-Chapelle, l'hôpital général de Dijon, l'église Notre-Dame, etc. Auprès de chaque porte se développent de petits bourgs même si la ville ne grossit jamais plus que les limites de son enceinte. Les ducs possèdent un château, à l'emplacement de l'actuelle mairie de Dijon, et y exercent avant tout un pouvoir de justice.

Dijon connaît une période brillante sous les quatre ducs Valois de Bourgogne, qui règnent de 1363 à 1477. Elle est la capitale du duché de Bourgogne, ensemble d'États qui s'étendent jusqu'aux Pays-Bas. Centré sur ce duché, l'Etat bourguignon s'étend alors, pendant plus d'un siècle (1363-1477), par héritages et mariages.

Le duc Philippe le Hardi (1364-1404) est le premier duc de la dynastie des Valois et prend possession de Dijon, sur ordre du roi, en 1363. Jean sans Peur (1404- 1419) lui succède. Le duc Philippe III le Bon (1419-1467) reconstruit l'hôtel ducal et institue en 1432 la chapelle de son palais comme siège de l'ordre de la Toison d'Or. Pourtant, Dijon n'est pas une ville populeuse ; encore rurale et en raison des épidémies, elle ne compte que 13.000 habitants en 1474. Le duc Charles le Téméraire (1467-1477), qui ne vit pas à Dijon, échoue dans sa lutte contre le roi de France et meurt à la bataille de Nancy. Le puissant État bourguignon s'effondre alors, permettant à Louis XI d'annexer le duché le 19 janvier 1477.

Le traité de Senlis de 1493 divise les deux Bourgognes et Dijon devient une ville-frontière. En 1513, l'empereur Maximilien espère récupérer le duché de Bourgogne en envoyant une troupe formée de 14.000 hommes, mais échoue dans sa tentative. Après cet événement, l'enceinte est renforcée par l'édification des bastions Saint-Pierre (1515), Guise (1547) et Saint-Nicolas (1558). La bourgeoisie se développe par ailleurs, comme en témoignent les nombreux hôtels et maison encore visibles. Au XVIesiècle, la ville s'embellit avec le style de la Renaissance italienne.

La noblesse de robe va alors édifier des hôtels particuliers. Après la Contre-Réforme, de nouvelles églises et chapelles de monastères sont construites. Henri IV aurait qualifié Dijon de "Ville aux cent clochers", en raison de la multiplication des institutions religieuses (Jésuites, Minimes, Carmélites, Jacobines, Ursulines principalement). C'est le vieux Dijon que l'on connaît aujourd'hui.

Après le rattachement de la Franche-Comté au royaume en 1678, Dijon, perdant son statut de ville frontière, peut à nouveau s'agrandir. Sous l'administration des princes de Condé, la ville se transforme. Une place Royale, actuelle place de la Libération, est aménagée devant l'ancien Palais des ducs de Bourgogne. Le palais des ducs, devenu logis du Roi, est agrandi et transformé en palais des ducs et des États de Bourgogne. La rue Condé, actuelle rue de la Liberté, est percée. Les princes de Condé créent le vaste parc de la Colombière et Castel de la Colombière reliés à la ville par une avenue plantée d'arbres, le cours du Parc.

Aujourd'hui, le Dijon que l'on connaît est encore marqué par une diversité architecturale, fruit d'une longue histoire. La ville compte ainsi en son centre des rues bordées d'édifices médiévaux ayant évolué au sein des anciennes limites du castrum de Dijon d'héritage romain. La ville a ensuite manqué d'espace et, après la destruction des remparts, de nouveaux quartiers sont apparus.

Les édifices religieux ponctuent aujourd'hui le centre-ville. Le monument le plus représentatif du Moyen Âge était l'abbatiale de Saint-Bénigne dont il ne subsiste le niveau inférieur restauré dans les années 1860 et appelé crypte de Saint-Bénigne. L'unique édifice religieux d'époque romane, demeuré presque intact à Dijon, est l'église Saint-Philibert. L'église Notre-Dame, du XIIIe siècle, est représentative du gothique bourguignon. L'architecture civile du Moyen Âge est représentée par l'ancien palais des ducs, reconstruit par Philippe le Bon, dominé par la tour Philippe le Bon, et par les nombreuses maisons médiévales à colombages et les hôtels particuliers de riches bourgeois.

L'architecture flamande et italienne inspire ensuite les artistes dijonnais. L'église Saint-Michel est reconstruite à partir de1499 et sa façade est typique du style Renaissance italienne. Au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, deux grands architectes redessinent une partie du centre de la ville. Les hôtels privés témoignent de l'architecture des XVIIe et XVIIIe siècles, comme l'hôtel de Voguë (1610), l'hôtel Chartraire de Montigny ou l'hôtel Bouhier de Lantenay qui abrite aujourd'hui la Préfecture.



Hospices de Beaune - La salle des tentures
Dijon - Eglise Notre-Dame
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